Après les premiers contacts des occidentaux avec le thé au 16ᵉ siècle, l’importation du thé et son commerce en Europe se sont développés peu à peu à travers trois grandes nations de l’époque : le Portugual, les Pays-bas et le Royaume-Uni.
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Le Portugual et le port de Macao
Nous l’avions déjà évoqué dans notre précédent article : au 15ᵉ et 16ᵉ siècle, ce sont les Portugais qui dominèrent l’exploration européenne en Asie. Ils furent les premiers Européens à s’implanter à Macao, en Chine, d’où ils développèrent un port commercial foisonnant.
Également en possession du port de Goa en Inde, la route maritime Macao-Goa-Lisbonne permit l’importation de nombreuses marchandises : chaque navire pouvait contenir entre 6 et 1600 tonnes de marchandises et 500 ou 600 personnes.
Les marchandises chinoises exportées de Macao vers Goa comprenaient essentiellement de la soie non tissée ainsi que de l’or, du cuivre, du sucre, des plantes médicinales, de la porcelaine, etc.
Quant à l’importation de thé… elle reste minoritaire, car cette boisson n’est à ce moment que l’apanage des milieux aristocratiques portugais.
Les Pays-bas, premiers importateurs de thé
Créée en 1602, la Compagnie néerlandaise des Indes orientales (ou VOC pour Vereenigde Oostindische Compagnie) devient rapidement leader dans le transport de marchandises et de personnes entre l’Europe et l’Asie, et ce, jusqu’en 1796.
Elle importe officiellement du Japon sa première cargaison de thé en 1610. Le thé était initialement considéré comme un produit de luxe ou un médicament, par opposition à la boisson que nous connaissons aujourd’hui. Les importations de thé étaient faibles par rapport aux grandes importations d’épices comme le poivre, la muscade, la cannelle et le clou de girofle.
De plus, l’entreprise se concentrait davantage sur la vente de café en provenance de leur île de Java.
Catherine de Bragance, l’influence d’une princesse portugaise
Fille du roi Jean IV du Portugal, elle épouse le roi Charles II d’Angleterre en 1662. Outre sa dot qui permit de renflouer les caisses d’un royaume très endetté, Catherine emmena avec elle sa passion pour le thé. Cette boisson fit sensation à la cour royale pour s’étendre ensuite aux cercles aristocratiques puis aux classes aisées.
Le Royaume-Uni, de l’importation à la production de thé
Parallèlement, Charles II jette les bases de la croissance du commerce du royaume à travers la Compagnie britannique des Indes Orientales. C’est cette puissante entité, en compétition directe avec la VOC, qui fût entièrement dévouée à l’importation des produits chinois, dont le thé.
Dans la classe populaire britannique, le thé fait d’abord don apparition en 1657 dans les coffee houses puis est vendu dans plus de 500 établissements en 1700. En 1750, le thé devient la boisson préférée des classes populaires britanniques. Ce sont alors plus de 18 000 tonnes de thé qui sont importées en Grande-Bretagne.
Il faudra attendre le 19ᵉ siècle pour que les projets de production de thé dans les colonies voient le jour et ainsi modifier le commerce mondial du thé !