Bien avant la guerre de l’opium, le commerce du thé fut à l’origine d’un fait historique qui participa à l’indépendance des États-Unis : la Boston Tea Party qui se déroula le 16 décembre 1773.
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Des taxes injustes imposés par la Grande-Bretagne
Au XVIIIe siècle, la Grande-Bretagne exerçait son autorité sur treize colonies prospères en Amérique du Nord. Cependant, les relations se détérioraient rapidement en raison de politiques fiscales jugées oppressives par les colons.
Des mesures telles que le Sugar Act et le Stamp Act avaient déjà provoqué une vague de mécontentement, obligeant le gouvernement britannique à faire marche arrière face à la résistance populaire.
La tension atteignit son paroxysme le 5 mars 1770, lors du tragique massacre de Boston. Des soldats britanniques, confrontés à une foule en colère, ouvrirent le feu, tuant cinq civils. Cet événement choquant allait devenir un puissant symbole de l’injustice coloniale et un catalyseur majeur de la Révolution américaine.
Promulgation du Tea Act
Quelques années plus tard, la loi Tea Act, est adoptée par le Parlement britannique en mai 1773. Celle-ci accorde à la Compagnie britannique des Indes orientales un avantage commercial considérable en l’exemptant de taxes sur la vente de thé dans les colonies américaines.
Cette mesure visait à soutenir la compagnie, alors en proie à de graves difficultés financières, et à lui permettre d’écouler ses stocks excédentaires. De plus, cette loi renforçait le monopole de la Compagnie sur la vente de thé en Amérique du Nord face aux autres compagnies étrangères lourdement taxées. Cet événement inquiéta encore plus les colons qui craignaient la fin de la libre concurrence pour d’autres produits et une tentative de contourner leur droit de regard sur les taxes.
La révolte du thé dans le port de Boston
Le soir du 16 décembre 1773, dans le port de Boston, un groupe de colons américains, membres des Fils de la Liberté, prennent d’assaut trois navires de la Compagnie britannique des Indes orientales, le Dartmouth, le Eleanor et le Beaver. Ces navires, qui ont accosté dans le port quelques jours plus tôt, sont alors majoritairement chargés de cargaisons de thé chinois ayant transité à Londres.
Dans la soirée, 150 colons déguisés en Amérindiens Mohawks (symbole de la lutte d’un peuple pour sa liberté) montent à bord de trois navires. Ils brisent les caisses de thé et jettent leur contenu par-dessus bord. En moins de trois heures, 342 caisses de thé, soit plus de 45 tonnes, sont ainsi immergées dans le port.
La cargaison, estimée à plus de 1 700 000 dollars actuels, représentait une fortune considérable à l’époque. Les récits historiques soulignent l’audace et la précision de l’opération : aucun des navires ne fut endommagé, à l’exception d’une serrure brisée, rapidement remplacée le lendemain. Cet événement, qui rassembla des milliers de témoins, eut des répercussions considérables, déclenchant une onde de choc qui allait mener inexorablement à la Révolution américaine.
Cette journée de révolte ne fût que bien plus tard nommée Boston Tea Party, aux alentours de 1820.
Réaction à la Boston Tea Party
En réponse à la révolte des colons, notamment celle de la Boston Tea Party, le roi George III d’Angleterre adopte une série de mesures punitives à l’encontre de la colonie du Massachusetts, connues sous le nom de « Lois intolérables ».
Ces lois incluent la fermeture du port de Boston jusqu’à ce que les dommages causés par la destruction du thé soient intégralement remboursés, ainsi que d’autres dispositions visant à renforcer le contrôle britannique.
Face à ces mesures répressives, les autres colonies apportent leur soutien au Massachusetts et prennent conscience de la menace que représente l’autorité britannique. En 1774, les représentants de douze des treize colonies se réunissent lors du Premier Congrès continental à Philadelphie. Cette assemblée marque une étape cruciale dans l’union des colonies et leur opposition grandissante à la politique de la Couronne britannique.
Quel thé fût jeté lors de la Boston Tea Party ?
Le thé détruit lors de la Boston Tea Party provenait exclusivement de Chine. A cette époque, la majeure partie des thés consommés en occident étaient importés de ce pays. (les productions occidentales de thé en Inde ou au Sri Lanka n’ont démarré qu’après 1850).
Grâce aux archives, on connaît exactement le type de thé que contenaient les navires. Le décompte total est le suivant: 240 caisses de Bohea, 60 caisses de Singlo, 15 caisses de Congou, 15 caisses de Hyson et 10 caisses de Souchong.
Ces termes désignent des catégories historiques de thés chinois, autrefois couramment utilisées dans le commerce occidental : Bohea pour les thés oxydés des mont Wuyi dans le Fujian, Singlo et Hyson correspondent aux thés verts des montagnes de l’Anhui. Congou et Souchong désignent différents types de thés noirs.
À lire également :
- Boston Tea Party sur History.com
- Tea Party à Boston le 16 décembre 1773 sur Figaro.fr
- La Boston Tea Party sur worldhistory.org
L’artIgle ne justifie le « choix « du thé que par le risque de voir les taxes s’etendire à d’airres, voire toutes les denrées transitant par la Grande Bretagne, puissance alors tutélaire des 13 colonies américaines. C’est vrai mais, un peu léger au regard des approches historiques renouvelées. La consommation quotidienne de caféine qui marque une nouvelle approche de la vie économique qui s’installe en Occident à la fin du XVIIIe siècle et qui modifie la vie humaine jusque dans ses habitudes alimentaires.
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